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Le Sauvage blanc

  • roberttimon
  • 10 juin 2023
  • 2 min de lecture

Des romans d’aventures exotiques sont nombreux dans la littérature mondiale, s’inspirant plus ou moins de faits réels. Mais la réalité dépasse parfois la fiction, c’est le cas d’un naufragé vendéen du 19e siècle.


Narcisse Pelletier, fils aîné d’un maître bottier, naît en 1844, à Saint-Gilles-sur-Vie. En 1852, à huit ans, il devient mousse sur le « Jeune Narcisse », bateau de son grand-père maternel, pêcheur de sardines. En 1854, turbulent et passionné d’aventures, exclu de l’école, il est mousse sur le « Furet » dont son grand-père est le second capitaine, puis, en 1856, aux Sables-d’Olonne, sur « l’Eugénie », et en 1857 à Bordeaux sur la « Reine des Mers » où il est maltraité. Enfin, c’est son dernier embarquement, à Marseille sur le « Saint-Paul » qui part pour Sidney, prenant à Hong-Kong, 317 chinois allant travailler dans les mines d’or près de l’île Rossel, en Nouvelle Guinée et fait naufrage. L’équipage rescapé établit un campement en catastrophe, mais, subissant les attaques des autochtones, part en chaloupe chercher des secours, laissant les chinois qui sont massacrés ! Ils arrivent en Australie et abandonnent, pour des raisons peu claires, le jeune mousse qui, à quatorze ans, se retrouve seul en terre inconnue.

Des femmes aborigènes le découvrent et l’amènent dans leur tribu où un beau-frère l’adoptera et le rebaptisera Amglo ! Avec son cousin du même âge, il va vivre de chasse et de pêche, adoptant les mœurs, les coutumes, les activités et la langue. Vivant nu, il portera des scarifications ornementales et des piercings au nez et à l’oreille droite. Il sera fiancé, marié et aura des enfants !

Dix-sept ans plus tard, le 11 mars 1875, un bateau anglais doit le capturer pour l’embarquer contre son gré ! Un anglais francophone lui permettra de retrouver la notion du temps, l’usage du français et de bien d’autres choses. Il ne sait plus, par exemple, s’asseoir sur une chaise ! En Australie, il devient un objet de curiosité. Il peut écrire à sa famille qu’il croyait disparue ! Rapatrié à Toulon, il sera triomphalement accueilli à Saint-Gilles où il dans à la manière indigène, à la lueur d’un feu de joie.

La réadaptation n’est pas facile. Il refusera d’entrer dans un cirque et sera gardien de phare et employé du port de Saint-Nazaire où il se maria et mourut en 1894.

Le naufragé apporte de précieuses informations sur milieu aborigène mais son récit est discret sur les croyances spirituelles, la connaissance sacrée, la sorcellerie, gardées secrètes pour les étrangers et les non-initiés. Sa discrétion suggère son adhésion et donne du poids à toute son histoire, objet de plusieurs romans !

HD, d’après Arte



 
 
 

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