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Un autre sauvage blanc

  • roberttimon
  • 5 mai 2024
  • 2 min de lecture

Dans les siècles passés, des Européens ont passé une partie de leur vie chez les « Sauvages » qui les ont adoptés, et dont il ont partagé les usages et les mœurs ! Dans notre recueil précédent, « Les Miscellanées », l’un d’eux a été évoqué ; un Français, un compatriote, a vécu une aventure analogue : Joseph Kabris !

Né à Bordeaux, en 1780, il s’engage à 15 ans dans la marine, est fait prisonnier en Angleterre, puis s’embarque, en 1795, sur une baleinière pour le Pacifique ! Arrivé en 1798 au large des Iles Marquises, il s’échappe du navire et atterrit sur l’île de Nuku-Hiva. Le plus puissant des chefs locaux le protège du cannibalisme de ses sujets ! Il apprend la langue, devient un guerrier redouté et participe aux rites de la tribu ! Le plus spectaculaire est le tatouage intégral, de la tête aux pieds ! Son mariage marque encore mieux son intégration ! Deux ans après, il répudie sa femme pour cause de stérilité ! Le chef lui en attribue une autre ! Ils auront deux enfants ! Trois autres Européens, présents sur l’île au même moment s’adaptent beaucoup moins bien !!

En 1804, arrive un bateau russe, envoyé par le tsar Alexandre pour la découverte scientifique du monde ! Peut-être enlevé pour être exhibé, Kabris repart avec le navire ! Il aborde au Kanchat, puis gagne Moscou et les salons de Saint-Pétersbourg, où ce « Prince des Sauvages » fait sensation en 1807 ! Il rencontre le Tsar et devient professeur de natation à l’Ecole Navale de Kronstadt ! On lui propose de repartir dans son île : il refuse mais n’aura plus la possibilité d’y retourner.

En 1817, il rentre en France, dont il a quelque peu oublié la langue ! Il est présenté au Roi, introduit dans les salons parisiens et vit dans les milieux du cirque où son tatouage est une attraction ! Après le « Cabinet des illusions », son succès décline rapidement ! Ne pouvant s’extraire de ce monde, sa vie ne lui plaît plus du tout. Il finit dans la misère à Valenciennes, à 42 ans. Un industriel, voulant récupérer sa peau tatouée, on l’enterre dans une fosse commune ! Il n’aura jamais revu son île, ni sa famille polynésienne ! De 17 à 24 ans, Kabris aura sans doute vécu les plus belles années de sa vie !

Deux versions de cette histoire ont été écrites et rassemblées dans un « Précis historique et véritable » : on le trouve à la bibliothèque de Bordeaux. En 1920, un livre a reçu le Prix Fémina !


HD d’après Arte

 
 
 

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