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Le Vin de coca Mariani

  • roberttimon
  • 14 avr. 2024
  • 2 min de lecture

Les vertus thérapeutiques de la feuille de coca du Pérou ou de Bolivie, macérée dans du vin de Bordeaux, et des méthode révolutionnaires de publicité, dont le pharmacien Angelo Mariani est un pionnier lui permirent, avec la création de ce vin tonique, d’atteindre une renommée mondiale et de réaliser une fortune considérable ! L’industrie française de spiritueux connut là une de ses plus belles réussites !!



Né en 1838, dans un village corse où son père est apothicaire, Angelo fait ses premières armes dans la pharmacie que son père achète à Bastia en 1847. Parti à Paris en 1860 pour étudier la pharmacie, il y sera ensuite préparateur puis responsable des toniques à base de quinquina. C’est là qu’il créa, en 1863, le vin de coca qui deviendra célèbre ! Une cantatrice, enrouée, le consulta d’urgence et fut très satisfaite des quelques gouttes d’une infusion de feuilles de coca dont il disposait ! La diva lui commandera 12 bouteilles de son vin !


En 1879, Mariani achète une pharmacie à Paris et des terrains à Neuilly-sur-Seine où il installe une usine, des laboratoires, des caves, des serres… Il deviendra un industriel prospère, bibliophile, mécène, philanthrope ! Les ventes atteindront 10 millions de bouteilles la meilleure année !! Fasciné par l’étude scientifique de la feuille de coca, elle sera le modèle des décorations de son bureau !

Le succès commercial est énorme à la fin du siècle, malgré la réputation sulfureuse d’un produit dérivé du coca : la cocaïne ! La notoriété s’étendra au Nouveau Monde. Des bureaux seront ouverts à New-York, Montréal et aussi à Londres ! En 1884, l’ancien président des U.S.A., Ulysse S. Grant aura recours à ce tonique pour l’aider à supporter ses souffrances pendant ses derniers mois afin qu’il puisse terminer la rédaction de ses mémoires ! Il y eut des imitation. A Atlanta, Pemberton produisit des French Wine Coca dont il modifia la formule en ôtant l’alcool après la prohibition locale en 1886. Ainsi naquit le coca-cola, promis à un bel avenir, dont Mariani a été l’incontestable précurseur !

La publicité repose sur la rédaction de petites notices sur les célébrités contemporaines, avec leur portrait gravé, à qui l’on demande une déclaration autographe vantant le cordial, après leur en avoir envoyé des flacons ! Ce florilège de messages publicitaires est un vrai bottin mondain ! De 1894 à 1926, plus de mille de ces notices seront publiées en 14 cahiers dans le Figaro ! Le Pape Léon XIII décernera une médaille d’or ! Voici le texte d’Emile Zola : « J’ai à vous adresser mille remerciements, cher Monsieur Mariani, pour la cure de jeunesse qui fait de la vie, conserve la force à ceux qui la dépensent et la rend à ceux qui ne l’ont plus »! En 1910, Mariani donnera au Musée Carnavalet des statuettes et médailles à son effigie ! Il meurt en 1914 !

En 2014, un restaurateur d’Ajaccio, Christophe Mariani, se heurtera à la puissante compagnie américaine Coca-cola qui mobilisera des avocats à partir de 1919 ! Le cinéma est américain, la cigarette est américaine ! On admet mal que la coca soit française !


 
 
 

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