Une Esclave peintre
- roberttimon
- 29 nov. 2024
- 2 min de lecture

Née en Louisiane vers 1887, morte en 1988, Clémentine Hunter est une peintre afro-américaine autodidacte, qui réalisa, depuis 1940 jusqu’à ses cent ans, quelque 5 000 œuvres d’art populaire de culture créole.

Après avoir travaillé, toute jeune, dans les champs de coton, elle devint domestique en 1902. Mariée, puis veuve en 1914, épousant Emmanuel Hunter en 1924, elle vécut avec lui sur la plantation Melrose, dans le Nord-West de la Louisiane. C’était un foyer littéraire et artistique réputé, dans un milieu d’avant-garde d’où était banni tout racisme. Faulkner y passait, ainsi qu’Alberta Kinsey, dont le matériel de peinture fut récupéré par Clémentine, fascinée par le mélange des couleurs. Encouragée, elle commence à peindre en 1940. On peut encore voir ses tableaux sur les murs d’une cabane de la plantation, dite « Maison africaine ». Elle en fit aussi du patchwork, activité traditionnelle.

Clémentine ne sait ni lire, ni écrire et ne parle que le créole ! Son deuxième mari lui apprendra l’anglais. Elle eut 7 enfants. Marquée dans sa jeunesse par le spectacle d’un prêtre catholique tombé ivre mort dans son église, sa religiosité apparaît dans ses compositions où le christ en croix est noir !
Elle n’est pas appréciée par les Noirs,

ni par les Créoles, mais a de nombreux admirateurs blancs. En 1955, une exposition est organisée dans une salle de l’Université, mais elle en peut y entrer pour cause de ségrégation (abolie en 1964). Une complicité lui permet d’y accéder : elle est stupéfaite ! Plus de 1 400 ventes aux enchères ont eu lieu, la dernière en 2024 !
A 98 ans, elle sera nommée « docteur en Art ». Le Président Carter la reçoit et Bob Wilson lui consacre un opéra !
HD d’après Arte
Comments